Le 4 janvier dernier, le Sénat a adopté une résolution tendant au développement de l’agrivoltaïsme en France. Il pointe l’absence de définition claire de l’agrivoltaïsme et invite le Gouvernement à lever les freins législatifs et réglementaires à son développement.
La Fédération Française de l’Agrivoltaïsme (FFPA)[1] ne peut que s’en réjouir, comme elle s’est réjouie de voir le thème de l’agrivoltaïsme mobiliser les réflexions de l’Ademe qui étudie la caractérisation de l’agrivoltaïsme.
La FFPA, acteur majeur de la solution agrivoltaïque en France
A l’heure où la question agrivoltaïque se pose au Sénat, la FFPA souhaite faire entendre et comprendre son modèle agrivoltaïque, et participer ainsi à la réflexion nationale sur le sujet. En effet, la FFPA considère qu’il s’agit désormais d’intégrer tous les enjeux de l’agrivoltaïsme et de son champ d’application. Selon la FFPA, l’équilibre d’un tel système repose avant tout sur la qualité des deux projets de production, qu’il soit agricole ou solaire : une synergie de fonctionnement n’est possible que quand la réalité des deux activités, agricole et solaire, est avérée, crédible, pérenne.
Pour les agriculteurs, désormais également cultivateurs d’énergie, et plus particulièrement concernant ceux qui exercent leur métier sur des terres à faible rendements, l’agrivoltaïsme représente une opportunité réelle de sécuriser des revenus complémentaires. Alexandre Bardet, agriculteur à NOYERS et premier président de la FFPA, déclare : « Selon moi, l’agrivoltaïsme relève du bon sens. Il s’agit de concilier diverses productions pour créer de la résilience, faire vivre des territoires ruraux, générer des emplois, des ressources, diversifier des activités et créer de nouveaux métiers dans le monde rural. Les bénéfices sont multiples face aux enjeux à venir et pour les générations futures, aussi bien en matière d’autonomie alimentaire que pour assurer la pérennité des structures agricoles : l’agrivoltaïsme représente une solution pertinente de valorisation du patrimoine agricole et permet de favoriser l’installation de jeunes agriculteurs et la transmission des exploitations. »
Concernant l’optimisation de la performance agricole, la FFPA estime qu’il s’agit là d’un enjeu dans la mesure où sa recherche n’induit pas un modèle coûteux en argent public.
La raison d’être de la FFPA
La FFPA a pour raison d’être de rassembler toutes les associations d’agriculteurs et les agriculteurs qui ont fait le choix de s’engager dans le développement d’une production végétale et/ou d’élevage avec des panneaux photovoltaïques et de valoriser la manière dont leurs membres, considérés comme des « cultivateurs d’énergie », mettent en œuvre leurs projets et les synergies associées selon un état de l’art rigoureux (études d’impact environnementales et techniques, études et conventions agricoles, modèles économiques non subventionnés, larges démarches de participation et de concertation, etc.).
Elle estime en effet que l’agrivoltaïsme peut favoriser un modèle vertueux « de nouvelle génération », résilient aux aléas du bouleversement climatique, permettant de diversifier et de sécuriser les productions agricoles ainsi que les sources de revenus des exploitants, de créer un écosystème solidaire viable et durable, en phase avec les attentes des citoyens consommateurs et les objectifs d’aménagement des territoires eux-mêmes au défi de se transformer.
Le maintien de la fonction agricole des terrains et la non-artificialisation des sols représentent des conditions intangibles sans lesquelles il ne serait pas possible de garantir un développement crédible sur un même terrain d’une coactivité de production agricole et d’électricité verte.
Convaincue que l’agrivoltaïsme représente un cahier des charges qualitatif avec cette opportunité de rendre à nouveau plus compétitif et plus attractif le métier d’agriculteur, la FFPA et tous ses membres se donnent pour mission de contribuer à l’explication pédagogique, académique et scientifique des conditions indispensables à la réussite de cette solution de croissance verte.
L’agrivoltaïsme tel que les membres de la FFPA l’envisagent et le mettent en œuvre représente une solution crédible pour accélérer le développement du photovoltaïque en France et contribuer ainsi au plan du gouvernement vers la neutralité climatique en 2050.
[1] 22 associations de producteurs agrivoltaïques représentant près de 200 agriculteurs de Nouvelle Aquitaine, Centre-Val de Loire, Bretagne, Bourgogne-Franche-Comté, Grand-Est, se sont réunies à l’occasion de leurs premières Assises le 3 décembre 2021 à Mont-de-Marsan pour en signer les statuts.