HONTANX, LE 09 JUIN 2022

 

 Vendredi 3 juin, les violents orages qui ont traversé la France ont causé la mort de 2 personnes et blessé une quinzaine d’autres, selon le bilan dressé par le ministère de l’Intérieur qui a recensé plus de 50 000 impacts d’éclairs à une échelle inédite : 65 départements touchés.

Le phénomène météorologique jugé inhabituel a endommagé plusieurs ouvrages d’art tels que des ponts et des routes.

Dans les Landes et le Gers, des grêlons de plusieurs centimètres de diamètre sont tombés sur une partie du vignoble d’Armagnac.

« Le couloir de grêle a suivi toute la frontière lando-gersoise et on estime à 4 à 5 000 le nombre d’hectares de vignes touchés et à plusieurs dizaines de milliers d’hectares les cultures impactées dans le Gers », selon les propos du président de la Chambre d’agriculture, Bernard Malabirade rapportés par la presse.

Pour la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, l’orage qui a traversé la France a été une vraie catastrophe pour l’agriculture. Par endroits, les rafales de vent à plus de 100 km/h et les trombes d’eau ont haché les vignes et dévasté les cultures.

Gel, sécheresse précoce, précipitations intenses, grêle… L’état de catastrophe naturelle devient quasi permanent pour le monde agricole.

Les indemnisations de la part de l’État, des régions, des départements, des compagnies d’assurance, représentent un coût de plus en plus élevé pour la collectivité et certains exploitants sinistrés doivent durement négocier pour ne pas se sentir lésés. Le plus souvent, les pertes sèches occasionnées par un épisode climatique extrême les obligent aussi à puiser dans leur trésorerie réservée à financer les cultures de l’année suivante.

Face à ces enjeux, l’agrivoltaïsme peut être comparé à une forme intéressante de bouclier.
Technique d’abord, avec son armure de panneaux photovoltaïques permettant de défendre les cultures contre les attaques climatiques.

Un bouclier financier aussi, puisque les revenus tirés de la production d’électricité apportent une garantie de trésorerie annuelle, et donc de visibilité, pour l’exploitant.

Par conséquent, il s’agit d’un moyen de protection à la fois défensif et offensif, mais également d’intérêt public : en minimisant les risques de désolation dans les champs, l’agrivoltaïsme contribue à réduire le nombre d’exploitants sinistrés et donc les montants potentiels d’indemnisation versés par la collectivité.

L’agrivoltaïsme, ou quand l’énergie renouvelable se fait aussi protectrice.

 

A propos de la FFPA

La Fédération française des producteurs agrivoltaïques a pour raison d’être de rassembler toutes les associations d’agriculteurs et les agriculteurs qui ont fait le choix de s’engager dans le développement d’une production végétale et/ou d’élevage avec des panneaux photovoltaïques.

Notre objectif est de valoriser la manière dont nos membres mettent en œuvre leurs projets et les synergies associées selon un état de l’art rigoureux : études d’impact environnementales et techniques, études et conventions agricoles, modèles économiques non subventionnés, larges démarches de participation et de concertation, etc.

En particulier, le maintien du statut agricole des terrains et la non-artificialisation des sols représentent des conditions intangibles sans lesquelles il ne serait pas possible de garantir un développement crédible sur un même terrain d’une coactivité de production agricole et d’électricité verte.

Pour la FFPA et l’ensemble de ses membres, l’agrivoltaïsme ne peut faire sens que si la priorité est accordée au foncier agricole et à la réalité du projet agricole sous les panneaux.

Dans ces conditions, la FFPA estime que l’agrivoltaïsme peut favoriser un modèle vertueux « de nouvelle génération » sur une trajectoire à très long terme, permettant de diversifier et de sécuriser les productions agricoles et de créer un écosystème solidaire viable et durable, en phase avec les attentes des citoyens consommateurs et les objectifs d’aménagement des territoires eux-mêmes au défi de se transformer.
Dans le débat actuel des transitions – agricole, alimentaire, écologique, énergétique –, l’agrivoltaïsme se positionne comme un enjeu d’avenir, au coeur des choix que doivent faire les territoires pour réconcilier toutes les énergies et accélérer vers la neutralité carbone, pour innover et se protéger des effets du dérèglement climatique, réduire la dépendance aux intrants, garantir la souveraineté alimentaire dans des logiques de synergies locales…

Dans le débat sur la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers, l’agrivoltaïsme représente une solution innovante pour justement maîtriser l’artificialisation pendant des décennies : il ne change pas l’usage agricole des sols, ne les imperméabilise pas et fait obstacle au développement urbain.
Totalement réversibles, les panneaux photovoltaïques représentent de nouveaux outils à l’agriculture qu’il faut adapter sur mesure aux projets qui sont développés.

Pour toutes ces raisons, la FFPA a émis au mois de mai 2022 un avis favorable au « projet d’arrêté définissant les caractéristiques techniques des installations de production d’énergie photovoltaïque exemptées de prise en compte dans le calcul de la consommation d’espace naturels, agricoles et forestiers ».

Ce projet d’arrêté est important comme cadre facilitateur d’expérimentation. A charge pour les agriculteurs de s’en emparer pour initier des cahiers des charges qualitatifs à concerter avec toutes les parties prenantes de chaque territoire concerné.

Car le modèle agrivoltaïque que défend la FFPA est aussi une formidable opportunité de mettre fin au déclassement des agriculteurs, de leur permettre de retrouver une place innovante dans le système socio-économique et de regagner de la visibilité pour enfin donner envie à leurs enfants de reprendre les exploitations familiales.