La FFPA à l’Assemblée Nationale pour présenter sa vision de l’agrivoltaïsme

Le 20 janvier 2022la Fédération Française des Producteurs Agrivoltaïques (FFPA), a été auditionnée par la Commission du développement durable de l’Assemblée nationale pour présenter sa vision de l’agrivoltaïsme.

Les représentants de la FFPA présents étaient :

  • Alexandre BARDET, président de la FFPA, agriculteur dans l’Yonne, adhérent de l’Association des Champs Solaires Nucériens, un projet porté par 12 agriculteurs.
  • Jean-Michel LAMOTHE, vice-président de la FFPA, agriculteur dans les Landes, adhérent de l’association Pujo Arbouts Territoire Agrivoltaïsme, un projet porté par 35 agriculteurs.
  • Gilles VAN KEMPEN, adhérent de la FFPA, agriculteur dans le Loiret, adhérent de l’association La Bergerie d’Edmond qui regroupe 7 agriculteurs.

Durant 2 heures, les différents intervenants auditionnés ont eu l’occasion d’exposer leur approche et leurs attentes en matière d’agrivoltaïsme.

Vers une nationalisation du débat sur l’agrivoltaïsme

La FFPA, qui représente à l’heure actuelle 200 agriculteurs et 22 associations d’agriculteurs et entreprises issues des mondes agricole et énergétique, se réjouit de voir le débat sur l’agrivoltaïsme, lancé dans les territoires depuis quelques années, s’ouvrir maintenant en France à un niveau national. Cette dynamique, amorcée avec la résolution adoptée par le Sénat le 4 janvier dernier tendant au développement de l’agrivoltaïsme en France, est une heureuse nouvelle dans un contexte d’urgence face au dérèglement climatique.

Durant cette audition, et face aux autres acteurs de l’agrivoltaïsme (notamment aux acteurs issus du monde de l’énergie), les agriculteurs de la FFPA ont réaffirmé leur conviction qu’il n’existe pas un seul modèle agrivoltaïque, mais bien plusieurs formes d’agrivoltaïsme, toutes complémentaires.

La FFPA souhaite cependant souligner qu’elle privilégie pour sa part une approche à visage humain, centrée sur ceux qui sont les premiers concernés et les plus légitimes pour en parler : les agriculteurs et acteurs du monde agricole, désormais « cultivateurs d’énergie ».

En effet, les adhérents de la FFPA souhaitent compter parmi les acteurs de toutes les transitions, qu’elles soient agricole, alimentaire, énergétique ou environnementale. Un engagement citoyen et civique, mais aussi une nécessité pour le monde agricole : l’agrivoltaïsme est une réponse possible aux problématiques de fond auxquelles fait face l’agriculture, telles que le vieillissement de ses acteurs, les difficultés économiques rencontrées par les exploitations et l’artificialisation des sols. L’agrivoltaïsme apparait en outre comme une solution de grande échelle pour les terres à faible rendement permettant de financer la transformation par l’expérimentation et d’encourager l’agriculture raisonnée. C’est également un atout en matière de dynamisme et d’attractivité territoriale.

La FFPA estime que l’agivoltaïsme ne transforme pas l’agriculture, mais permet de la maintenir, et qu’il s’agit d’une bi-activité adaptée à son temps, celui de l’économie collaborative et de la visibilité à long terme qui consolide les modèles économiques et privilégient les principes de solidarité.

« Laissez-nous le temps de l’expérimentation »

Le 20 janvier 2022, la FFPA a rappelé à l’Assemblée que l’agrivoltaïsme en France en est au temps de l’expérimentation et qu’il s’agit, à ce stade, non de légiférer, mais de faire confiance aux territoires.

En effet, de nombreux projets sont actuellement en cours d’expérimentation en France, mais il n’existe encore que très peu d’installations agrivoltaïques avérées. Chez les agriculteurs de la FFPA, les projets en cours font l’objet d’un état de l’art rigoureux (études d’impact environnementales et techniques, études et conventions agricoles, modèles économiques non subventionnés, larges démarches de participation et de concertation, etc.) et adapté aux spécificités de chaque territoire.

Au niveau des territoires, la FFPA se réjouit de voir nombre d’acteurs locaux être d’ores et déjà parties prenantes dans ces projets : les départements, les mairies, les communautés de communes, les chambres d’agriculture, les associations de chasseurs, les citoyens… tous sont consultés et associés aux projets développés par les adhérents de la FFPA.

La FFPA invite l’Assemblée nationale à faire confiance aux agriculteurs, premiers concernés par le débat sur l’agrivoltaïsme, et à leur laisser le temps de l’expérimentation. Elle estime qu’à ce stade, la transition doit être synonyme de simplification pour répondre à l’urgence du dérèglement climatique, et non de complexification par excès de normes et de règlements. Cette demande est d’autant plus pertinente que l’on parle ici d’installations totalement réversibles.

Agrivoltaïsme : la position de la FFPA

Selon la FFPA, l’équilibre d’un système agrivoltaïque repose avant tout sur l’absence de priorisation d’une production sur l’autre, qu’elle soit agricole ou solaire : une synergie de fonctionnement n’est possible que quand la réalité des deux projets, agricole et solaire, est avérée, crédible, pérenne.

Elle estime que l’agrivoltaïsme peut favoriser un modèle vertueux « de nouvelle génération », résilient aux aléas du bouleversement climatique, permettant de diversifier et de sécuriser les productions agricoles ainsi que les sources de revenus des exploitants, de créer un écosystème solidaire viable et durable, en phase avec les attentes des citoyens consommateurs et les objectifs d’aménagement des territoires eux-mêmes au défi de se transformer.

Le maintien de la fonction agricole des terrains et la non-artificialisation des sols représentent des conditions intangibles sans lesquelles il ne serait pas possible de garantir un développement crédible sur un même terrain d’une coactivité de production agricole et d’électricité verte.

Convaincue que l’agrivoltaïsme représente un cahier des charges qualitatif avec cette opportunité de rendre à nouveau plus compétitif et plus attractif le métier d’agriculteur, la FFPA et tous ses membres se donnent pour mission de contribuer à l’explication pédagogique, académique et scientifique des conditions indispensables à la réussite de cette solution de croissance verte.

L’agrivoltaïsme tel que les membres de la FFPA l’envisagent et le mettent en œuvre représente une solution crédible pour accélérer le développement du photovoltaïque en France et contribuer ainsi au plan du gouvernement vers la neutralité climatique en 2050.